Rafraîchisseur low-tech
En collaboration avec bon sens – low-tech & design et avec les bons conseils de Rémi Pérony, nous avançons sur la réalisation d’un rafraîchisseur low-tech en céramique.
Nous partons d’un principe simple inspiré de pratiques traditionnelles: un contenant en terre cuite (poreuse) rempli d’eau. Grâce à un système de ventilation (DEEE), le flux d’air au contact de la paroi humide permet une évaporation de l’eau pour produire du froid.
Pour espérer un effet intéressant, nous cherchons à augmenter au maximum la surface de paroi humide en contact avec l’air ventilé. L’impression 3D céramique (8 Fablab Drôme) nous permet de tester des volumes complexes inspirés de l’arborescence du corail.
Cette contrainte technique devient la signature esthétique de l’objet.
Créer une identitée biomimétique avec l’imprimante 3D céramique pour augmenter les surfaces d’échanges :
Un projet collaboratif
Entreautre est partenaire d’un projet collectif autour de l’impression 3D céramique. Pour expérimenter avec la matière et le procédé, nous avons fait l’acquisition d’une machine innovante installée à proximité de nos bureaux, au 8fablab.
Nous puisons l’inspiration de nos différents projets expérimentaux dans les contraintes techniques de l’i3d céramique. Apprivoiser la machine, c’est aussi s’approprier le matériau et ses propriétés, pour dompter un process qui pourra trouver des applications dans de futurs projets.
Machine & matériau
L’imprimante 3D céramique est une machine exclusive, créée par le designer néerlandais Olivier Van Herpt. Celle que nous possédons est l’une des seules à exister en dehors de son atelier.
La machine est alimentée par un réservoir cylindrique dans lequel la terre est placée et poussée par un piston jusqu’à la buse. La terre est ainsi déposée couche après couche en un fil continu, à la manière d’un colombin.
L’imprimante 3D céramique accepte tout type de terre (argile, grès, etc.) sans adjonction d’eau, grâce à de puissants moteurs. La machine est ouverte et le designer peut accéder à la pièce en cours d’impression. On travaille ainsi au plus près du matériau, comme un artisan, tout en profitant de la précision d’un outil numérique.
La céramique peut constituer une alternative plus élégante et plus noble aux plastiques pour le design d’objet, et nos recherches visent notamment à explorer les qualités intrinsèques du matériau (porosité, ductilité).
Les partenaires du projet
- 8fablab – Fablab labellisé MIT
- Entreautre – Agence de design transversal
- Less is more factory – Conseil et accompagnement pour la création culturelle
- bf – Accompagnement de l’innovation dans les domaines de l’art
- 369 éditions – Maison d’édition plurielle
Collection Loop
Disposer d’une machine unique nous permet d’imaginer de nouveaux objets, et pas seulement des vases. Nous réinterprétons des techniques anciennes en jouant des propriétés de la matière, en recherchant d’abord la fonctionnalité – ce qui n’interdit pas l’esthétique.
Notre premier projet s’appuie sur le caractère ductile du matériau céramique pour créer des boucles et monter des volumes avec un serpentin continu de matière. L’entrecroisement des parois permet de créer une structure complexe, solide, avec la précision et la qualité d’un outil numérique.
Mais dans sa configuration d’origine, le logiciel qui pilote l’impression 3D permettait uniquement de déposer un serpentin continu à la périphérie de l’objet, sans croisement. Cette limitation était logicielle et non matérielle : la matière est molle et devrait théoriquement permettre de réaliser des boucles.
Avec l’aide de notre partenaire du 8fablab, qui possède une expertise de premier plan en matière d’impression 3D, nous avons travaillé directement sur le code pour contourner les limites de la machine. Ce travail de programmation est inhabituel pour des designers, mais il nous a permis de nous approprier pleinement le process.
Les premiers objets de la collection LOOP utilisent des boucles de matière entrecroisées pour former des volumes par couches successives. Le procédé de fabrication additif confère aux vases et pots créés une texture particulière qui contraste avec la simplicité de leur forme et témoigne de leur origine.
Mais l’attention requise par le processus est féconde : pouvoir assister à l’ensemble des étapes de fabrication nous permet d’en corriger les défauts et nous donne de nouvelles idées.
L’i3D céramique est très sensible et réclame une attention de tous les instants. On ne la laisse jamais seule !
Les grandes pièces permettent d’éprouver les limites du processus. Le poids de l’argile entraîne des déformations plus importantes lors du séchage et de la cuisson.
Collection double paroi
Pour notre second projet, nous avons réalisé en une seule pièce un corps creux à double paroi.
Notre intention était de profiter des propriétés de la matière pour réaliser un pot à réserve d’eau. La porosité naturelle de la céramique permet d’hydrater des plantes au rythme adéquat.
Le travail de recherche et d’expérimentation mené en collaboration avec les partenaires du projet nous permet de travailler à l’intersection du design, de l’ingénierie et de l’artisanat pour réinterpréter une des plus anciennes formes d’artisanat au monde.
Nous poussons la machine dans une direction différente de l’intention de son concepteur. Les pièces inédites créées dans le cadre de ce travail de recherche se distinguent sensiblement des productions artisanales, artistiques ou industrielles habituelles. En adoptant un dessin spécifique au process et à la matière (et aux caprices de la machine), elles créent un nouveau registre formel.